Un classique existentialiste

Le classique de Samuel Beckett, En attendant Godot, est présenté le 29 janvier au Centre culturel.

10 janvier 2008

Marie Ferland

Texte-phare de la dramaturgie du 20^e siècle, En attendant Godot est un amalgame d'absurde, de jeu clownesque et de drame. Le 29 janvier, le Centre culturel propose ce classique de Samuel Beckett dans une mise en scène de Lorraine Côté, pour le Théâtre de La Bordée.

Deux vieux amis, Estragon et Vladimir, n'ont qu'un seul but : attendre Godot. Ils ne savent pas à quel moment il viendra, ni même s'il viendra. L'attendent-ils au bon endroit, au bon moment? Pourquoi l'attendent-ils? Ils ne le savent pas! Seule certitude : ils doivent attendre Godot. Ensemble, ils font le tour de leur vie, de l'histoire de l'humanité et passent le temps comme ils le peuvent, en regardant filer leur existence.

C'est avec En attendant Godot que le talent de Samuel Beckett est reconnu. Son succès sera confirmé quatre ans plus tard alors qu'il présente Fin de partie au public parisien. En 1969, l'auteur se verra honoré du prix Nobel de littérature. Ayant en horreur toute médiatisation de sa vie, Beckett refusera de se rendre à Stockholm pour accepter son prix. C'est en 1989, à Paris, après plusieurs années de réclusion, que s'éteint Beckett.

Vladimir et Estragon traversent le temps

Écrite entre 1947 et 1949 et créée dans un petit théâtre parisien en 1953, En attendant Godot nous apparaît aujourd'hui comme l'une des oeuvres théâtrales les plus influentes du siècle dernier. Et avec sa cinquantaine bien sonnée, En attendant Godot est toujours aussi actuelle.

Pour diriger un texte d'une telle densité, il fallait des créateurs d'expérience et c'est pourquoi Lorraine Côté en signe la mise en scène, entourée de brillants concepteurs, notamment de Pascal Robitaille aux effets sonores en direct. Dans les rôles des clochards (clowns ou immigrants, comme vous voulez), Jack Robitaille et Jacques Leblanc unissent leur talent et campent respectivement Vladimir et Estragon. Également sur scène, on retrouvera Denise Gagnon et Hugues Frenette, dans les rôles de Pozzo et Lucky, un esclave et son maître qui viendront distraire nos deux protagonistes de leur attente.

Prix de la critique 2005-2006 décerné par l'Association québécoise des critiques de théâtre ainsi que Masque 2006 de la production Québec, cette œuvre du Théâtre de La Bordée propose une incursion dans l'humour aussi grinçant qu'humaniste de Beckett.